Lorsque l’on pense à l’acquisition d’un nouveau chariot élévateur et que l’on dispose d’un budget limité, on peut légitimement penser qu’un chariot élévateur d’occasion fera l’affaire.
En effet, un chariot élévateur d’occasion est à priori moins cher qu’un chariot élévateur neuf, et pourra effectuer des tâches quotidiennes de manutention sans problème.
Le choix n’est pourtant pas si simple et plusieurs points sont à prendre en compte pour éviter les déconvenues.
I. Chariot élévateur d’occasion, les points à prendre en considération
1- Contrôle général visuel
Ce n’est pas parce ce qu’un chariot élévateur est d’occasion qu’il sera moins performant qu’un chariot élévateur neuf.
En effet, les vieux chariots sont parfaitement capables d’assurer des tâches simples de transport, chargement, déchargement et manutention de base. Et ils pourront le faire pendant de nombreuses années encore.
Pour autant, avant d’acheter son chariot élévateur occasion, il faut s’assurer de son état général.
- Est-il rouillé ?
- Y-a-t-il des traces de chocs sur des organes essentiels ?
- Présente-il des traces d’usure trop importantes ?
- Y-a-t-il des fuites d’huile qui révèleraient des problèmes d’hydraulique ?
- Dans quel état se trouvent le mât, les flexibles et les chaînes de levage ?
- Y-a-t-il des fissures ou des torsions anormales ?
- Dans quel état sont des pneumatiques ?
- Les éclairages fonctionnent-t-ils ?
Dernière recommandation : Attention aussi aux chariots reconditionnés à neuf. Ces opérations de rénovation doivent être effectuées par des professionnels qui peuvent garantir les travaux réalisés et délivrer un Certificat de Conformité Occasion.
2- État du moteur
Écouter le moteur peut aussi vous donner des indications sur l’état du chariot d’occasion.
- Démarre-t-il au quart de tour ?
- Tourne-t-il « rond », sans ratés ?
- Est-ce qu’il ne chauffe pas trop ?
- Tester le roulage et le système de freinage. Les freins sont-ils en bon état ?
3- Contrôle visuel de la batterie
S’il s’agit d’un chariot élévateur d’occasion électrique, la batterie est un élément crucial à considérer. Il faut savoir qu’une batterie de traction représente près d’un tiers du prix total du chariot. Il ne faut donc pas se tromper !
Une batterie plomb dure en général 5 ans et le nombre de cycle de recharge est limité à environ 1200 cycles. En fin de vie, elle perd de sa puissance et risque de détériorer les équipements électroniques (variateur, pièces moteur) qu’il faudra alors remplacer.
Mais il est difficile de connaître l’usure réelle d’une batterie d’occasion. Pensez à vérifier que les câbles ne sont pas dénudés, que les contacts sont propres, que le niveau d’électrolyte est correct.
Si vous constatez la présence de traces de sulfate sur les plaques, cela signifie que la batterie n’a probablement pas été correctement entretenue (manque d’eau ou débordement, longue période d’inactivité ou décharge totale). Il faudra donc envisager de la remplacer.
Plus d’information sur l’entretien d’une batterie
4- Suivi des entretiens et des réparations
La tenue d’un carnet de maintenance est obligatoire. Il faut le contrôler et vérifier que le chariot a toujours été entretenu dans les règles de l’art. C’est d’abord une question de sécurité. Mais c’est aussi une condition fondamentale pour que votre chariot d’occasion soit effectivement capable d’endurer plusieurs années de travail supplémentaire. Et si possible, sans engager trop de dépenses de réparation qui peuvent alourdir considérablement la facture !
Quel que soit son prix, n’envisagez jamais d’acheter un véhicule d’occasion négligé, n’ayant pas reçu les entretiens appropriés. Ceci vous évitera d’acheter une « ruine à rénover » qui risque de vous lâcher au moment où vous en aurez le plus besoin. Votre programme de maintenance risquerait de se transformer en un naufrage financier épique.
5- Pièces de rechange
Une autre préoccupation liée à l’achat d’un chariot élévateur d’occasion est la disponibilité des pièces de rechange pour les réparations et l’entretien préventif. Il faut savoir que les constructeurs doivent fournir les pièces pendant 10 ans après la fin de la production d’un chariot élévateur.
Après cette date, il sera toujours possible de trouver des pièces de rechange sur le marché :
- Pièces d’occasion, prélevées sur d’anciens matériels.
- Pièces interchangeables ou génériques. Ce sont des pièces neuves, plus ou moins fidèles à la pièce d’origine.
- Pièces reconditionnées : ce sont des pièces d’origine d’occasion remises à neuf.
Un mot d’ordre : Le chariot d’occasion doit vous donner une première impression de sécurité et de fiabilité.
II. Le Top 6 des pièges à éviter à l’achat d’un chariot élévateur d’occasion
1- Affichage inexact de l’horamètre
La majorité des chariots élévateurs sont équipés d’un horamètre qui indique le nombre d’heures d’utilisation du matériel. Tout comme pour le compteur kilométrique d’une automobile, c’est un moyen simple de vérifier l’engagement horaire auquel a été soumis le chariot d’occasion que
l’on souhaite acquérir.
Mais attention à l’interprétation des chiffres ! Selon les marques, certains horamètres disposent de 5 chiffres tandis que d’autres n’en ont que 4. Si un horamètre de 4 chiffres arrive à 9999 heures, s’il a été débranché, s’il a cessé de fonctionner ou a été remplacé, alors le compteur affichera 0000 heures.
Si ensuite il fonctionne 2.000 heures de plus, il affichera 1999 heures et non 11.999 heures. Les heures effectuées par le chariot élévateur avant le remplacement du compteur ne seront pas indiquées. Et donc le chariot d’occasion qui passe entre plusieurs propriétaires successifs risque d’indiquer un affichage erroné de l’horamètre. S’il n’y a pas d’archives indiquant la date et l’heure de remplacement éventuel du compteur, il sera très difficile de connaître avec certitude le nombre d’heures exact déjà effectué par le chariot. D’où l’importance de pouvoir consulter le carnet de bord, dans lequel figurent les heures effectuées par le matériel.
2- Année de fabrication inexacte
A l’aide du modèle et du numéro de série, il est préférable de demander au constructeur de confirmer l’année de fabrication du véhicule.
N’acceptez pas aveuglément l’année de fabrication indiquée sur la facture ou sur d’autres documents fournis par votre vendeur.
3- Plaque de charge incomplète ou erronée
La plaque de charge mentionne la capacité résiduelle d’un chariot. Au cours de la vie d’un chariot élévateur, il est possible d’ajouter ou de retirer des équipements et accessoires. Cela doit se faire avec l’approbation du constructeur ou de son revendeur, qui modifiera la plaque de charge.
Si la configuration du chariot a été changée sans modifier la plaque de charge, celle-ci ne sera plus valide. Par conséquent l’utilisateur risque un accident car il aura une idée fausse de ce que le chariot peut réellement manipuler.
Il est donc très important de s’assurer que la plaque de charge est exacte pour des raisons de sécurité évidentes et de responsabilité pénale. D’où l’importance du Certificat de Conformité Occasion.
4- Modifications non autorisées sur un chariot
Des éléments de structure comme le châssis ou le protège-conducteur peuvent avoir subi des opérations de soudage, de chauffage ou de perçage sans autorisation du constructeur.
Il faut savoir que ces opérations peuvent affaiblir les composants structurels du chariot et mettre en danger l’utilisateur en cas d’accident.
Par exemple, en ajoutant du contrepoids supplémentaire sans l’accord du constructeur, cela peut contribuer à rendre le chariot instable et provoquer l’usure prématurée du chariot.
L’erreur serait d’acheter un chariot de ce type. En cas d’accident et en tant que propriétaire de ce chariot d’occasion, vous seriez le seul responsable. En effet, la responsabilité du constructeur n’est plus engagée si le chariot a subi des modifications non autorisées.
Par ailleurs ce chariot n’est plus en conformité avec les normes CE.
5- Conditions d’utilisation du chariot
Le problème le plus important à prendre en compte en achetant un vieux chariot élévateur concerne ses conditions de vie et notamment son (ou ses) environnement(s) successif(s).
Par exemple, un chariot élévateur ayant travaillé dans une fonderie, dans un milieu salin ou en industrie agro-alimentaire, n’a certainement pas eu une vie aussi facile que s’il provenait d’une activité d’entreposage plus légère. Dans ce cas, ce n’est pas l’horamètre qui vous indiquera l’usure réelle du chariot mais son carnet de maintenance.
A la livraison d’un chariot élévateur d’occasion, il faut vous assurer de disposer du Rapport de mise en Service émis par un organisme agréé, en plus du Certificat de Conformité et de son carnet de maintenance.
Exemples d’organismes de contrôle agréés et indépendants : Apave – Socotec – Dekra
6- Obligations légales
Pensez à vérifier que les documents légaux sont bien présents lors de l’achat d’un chariot élévateur d’occasion :
- Carnet de maintenance à jour
- Rapport de mise en service délivré par un organisme agréé et indépendant
- Certificat de conformité délivré par le vendeur.
Téléchargez notre infographie : TOP 6 pièges à éviter lors de l’achat d’un chariot d’occasion
III. Chariot élévateur neuf, une alternative à l’occasion ?
Si vous avez besoin d’un matériel capable de répondre à de fortes contraintes, tout en maîtrisant vos frais de maintenance et en offrant une bonne performance, un chariot neuf sera plus à même de correspondre à vos attentes.
Bien que plus cher, un chariot élévateur neuf présente forcément un avantage par rapport au chariot élévateur d’occasion. Il effectuera à la perfection les tâches confiées. Il est prêt à fonctionner et n’aura pas besoin d’un check-up ou d’une remise à neuf.
Par définition un chariot neuf est :
- Parfaitement adapté au travail qu’il doit effectuer parce que configuré précisément par rapport à vos besoins
- Équipé des dernières innovations technologiques
- En parfait état
- Avec des pneumatiques neufs
- Extrêmement performant
- Garanti 12 mois ou plus avec ou sans limitation d’heures par le constructeur ou le revendeur.
Conseils avant d’acheter un chariot élévateur occasion :
1. Faites un contrôle visuel extérieur complet
2. Vérifiez le carnet de maintenance : il est obligatoire et il faut le compléter à chaque contrôle.
3. Pensez toujours aux frais de maintenance supplémentaires induits par l’achat d’un chariot élévateur d’occasion.
4. Renseignez-vous sur le nombre d’heures exact réalisé par le chariot élévateur d’occasion.
5. Vérifiez que la plaque de charge est conforme à la configuration du chariot élévateur
6. Vérifiez la conformité des modifications éventuelles apportées au chariot.
7. Faites appel à un expert de la manutention pour bien évaluer l’état de votre chariot d’occasion
8. Pensez à vérifier l’état de la batterie, s’il s’agit d’un engin électrique d’occasion
Si vous devez vous-même évaluer la valeur de reprise d’un chariot élévateur, n’hésitez pas à consulter l’argus créé par l’organisme DLR